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Hématologie
ORIENTATION
DIAGNOSTIQUE ET CONDUITE A TENIR DEVANT UNE THROMBOPENIE
Définition,
Intérêt
Physiopathologie
La première consultation
Diagnostic
Etiologique
Pronostic
Traitement
Conclusion
La
première consultation
Les
données cliniques d'orientation
a) Âge
L'origine de la thrombopénie
est surtout d'origine:
- immunologique chez le nouveau-né
- infectieuse chez l'enfant
- maligne, incluant les dysmyélopoïèses, chez l'adulte
âgé.
b) Sexe
Les collagénoses
sont plus fréquentes chez la femme, mais il s'agit là
d'un argument diagnostic peu utile.
c) antécédents
* Familiaux: les maladies hémorragipares
(= qui peuvent donner des hémorragies)
* Personnels: VIH+++
Parmi les antécédents
immédiats, il faut rechercher les maladies infectieuses, les
maladies connues encore évolutives, un alcoolisme ou une toxicomanie
dont l'intérêt est d'orienter vers une infection VIH
Dans les antécédents lointains, on s'enquerra des grossesses
chez la femme, des éventuelles transfusions ou encore ici d'une
toxicomanie
Les prises médicamenteuses et traitement en cours doivent
être précisés ainsi que les vaccinations.
d) Les circonstances de
découverte: Signes fonctionnels
Entre la symptomatologie cataclysmique
rare faisant suspecter un mécanisme immunologique à la découverte
fortuite fréquente sur un examen systématique, il existe
tout un éventail de situations dont la constatation d'un syndrome
hémorragique constitue la situation intermédiaire. Dans
ce dernier cas, la durée de ces signes donne une idée de
l'évolutivité de l'affection et peut parfois être
un élément d'orientation diagnostique.
e) Signes généraux
Ils sont liés non-seulement
à la maladie causale, mais aussi aux conséquences
d'un syndrome hémorragique responsable d'une anémie
aiguë et appelant une conduite à tenir spécifique.
f) Signes hémorragiques
surtout purpuriques
Ils sont de couleur rouge
foncés ou bleutés, persistent à la vitropression
et passent successivement par les couleurs de la biligénie
avant de disparaître sans séquelle. Répétés
et suffisamment prolongés, ils peuvent prendre une couleur brun
ocre, hémosidérinique.
- Pétéchies:
Petites
taches rouges et planes, de 2 à 3 mm de diamètre
prédominant sur les régions déclives:
ce sont les classiques 'têtes d'épingles'. Elles
apparaissent spontanément, après la mise en place
d'un garrot ou après grattage. De siège
dermique, elles sont parfois confluentes. |
Il
ne faut pas les confondre avec les taches rubis, les télangiectasies,
les angiomes stellaires ou les piqûres d'insectes |
- ecchymoses:
Liées
à une thrombopénie, elles sont de survenue spontanée
ou lors d'un traumatisme minime, prédominant aux régions
du corps exposées surtout au niveau des membres, et se
localisent à plusieurs territoires. Il n'y a pas de
caractère macroscopique
les différenciant des ecchymoses
traumatiques pures. De siège hypodermique, elles affectent
une couleur bleutée. |
Il
ne faut pas les confondre avec les ecchymoses
traumatiques, notamment chez l'enfant quand elles siègent sur
la crête tibiale |
- Vibices:
Il
s'agit d'un type particulier d'ecchymoses
allongées siégeant aux plis de flexion |
Il
ne faut pas les confondre avec les les lésions de grattage,
notamment lors des maladies éruptives. |
- Hémorragies muqueuses:
Elles se manifestent par des
gingivorragies
ou des épistaxis
parfois incoercibles. Les ménométrorragies
et hémorragies digestives se développent à partir
de lésions sous-jacentes.
- Bulles hémorragiques:
Forme particulière
d'hémorragie muqueuse, leur siège préférentiel
est la muqueuse buccale, où l'on parle de purpura
bulleux. En règle générale, elles ne sont pas isolées
mais intégrées dans un tableau hémorragique cutané.
+ Le fond d'oeil est systématique en cas de signes
purpuriques et/ou de thrombopénie profonde à la recherche
d'une hémorragie rétinienne constituant un facteur
de risque pour une hémorragie cérébroméningée.
Diagnostic différentiels: 'tout purpura n'est pas obligatoirement
le témoin d'une thrombopénie':
- c'est le cas des purpuras
vasculaires dont le purpura rhumatoïde.
- mais aussi des purpuras
dermatologiques liés à une atrophie
cutanée dans le purpura sénile des membres supérieurs,
ou à une insuffisance veineuse des membres inférieurs dans
la dermite ocre.
- le purpura dysglobulinémique
nécessite un bilan immunologique à la recherche de cryoglobulines.
Les signes hémorragiques
doivent conduire à une estimation de la gravité de l'hémorragie.
L'interrogatoire recherche les signes hémorragiques digestifs
ou génito-urinaires, l'examen clinique une pâleur
ou un syndrome tumoral orientant vers une hémopathie maligne.
g) Le reste de l'examen
doit comporter...
- comme nous l'avons vu, la
recherche d'un syndrome tumoral
- un examen cutané et articulaire à la recherche de signes
de connectivite
+ ou encore tout autre élément pathologique. Citons pour
ex, l'hypertension
portale.
Dernière
modification de cette fiche : 27/08/2007 |