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LES SYNDROMES DE MALABSORPTION

Définition, Intérêt
Physiopathologie
Circonstances de Découverte

Dianostics Différentiel, de Gravité
Dianostic Etiologique





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DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

Nous n'envisagerons que les étiologies les plus classiques. En ce qui concerne l'exposé des étiologies dans le cadre de la question 'conduite à tenir devant...', suivre le plan donné dans le chapitre des syndromes de malabsorption de la question 'diarrhée chronique'.

1) La maladie coeliaque

Syndrome de malabsorption complet ou incomplet dû à une atrophie villositaire totale parfois localisée à la muqueuse duodéno-jéjunale, parfois plus diffuse, régressant complètement sous régime sans gluten.


La femme est plus atteinte que l'homme. La fréquence de la maladie est de 1/2 500 naissances, et de 1/75 000 chez l'adulte, la proportion de sujets symptomatiques étant alors de 1/30. Il s'agit d'une affection immunologique en rapport avec une susceptibilité génétique et la rencontre d'agents exogènes, en particulier la gliadine contenue dans le gluten.

a) Clinique

Chez le nourrisson et l'enfant, un intervalle libre est le plus souvent constaté avec croissance normale. Apparaissent ensuite, à l'occasion de l'introduction des farines, des troubles digestifs avec stéatorrhée et une cassure de la courbe pondérale. Cette forme typique représente seulement 10% des cas.

Les formes monosymptomatiques sont nombreuses, cependant moins que chez l'adulte où les épreuves dynamiques et l'atrophie villositaire peuvent être pris en défaut.

b) Biologie

En dehors des stigmates biologiques de malabsorption, la recherche des anticorps anti-gliadine sont positifs dans 85% des cas. Leur sensibilité et spécificité sont excellentes. Les anticorps anti-endomysium sont encore plus sensibles et plus spécifiques.

c) Aspects radiologiques

Une aéroentérie diffuse avec parfois niveaux hydro-aériques, dont les raisons sont une hypersécrétion abondante et des troubles du péristaltisme, sont visibles sur l'ASP
Le transit du grêle réalise un aspect de grêle fonctionnel avec:

- dilution ou fragmentation de la baryte
- dilatation jéjunale>4cm
- péristaltisme lent et inefficace
- rare signe du moulage avec aspect lisse de la muqueuse et disparition des interplis valvulaires qui deviennent larges, droits et parallèles.

d) Histologie

L'atrophie villositaire totale caractérise la maladie coeliaque et siège de préférence dans la région duo-dénojéjunale. Une hypertrophie des cryptes permet la conservation de l'épaisseur de la muqueuse. Les microvillosités deviennent rares et cubiques. Les lymphocytes T8 sont prédominants dans l'épithélium alors que le chorion est le siège d'une infiltration lymphoplasmocytaire. La plupart des activités enzymatiques ont disparu.

e) Evolution

L'évolution vers un tableau carentiel dramatique et décès est le terme de la maladie coeliaque. Une amélioration clinique et parfois histologique est cependant possible entre l'enfance et l'adolescence, expliquant la faible incidence de la maladie chez l'adulte.

Sous régime sans gluten, l'amélioration est progressive sur quelques semaines, sa réintroduction s'accompagnant d'une rechute dans des délais variables.

L'évolution à long terme est mal connue: la plupart des auteurs plaident pour un régime sans gluten maintenu à vie du fait de la possible survenue d'un adénocarcinome ou d'un lymphome intestinal dans 10 à 20% des cas.

f) Traitement

Il consiste en un régime sans gluten, excluant le blé, l'orge, l'avoine et le seigle. Seuls le riz et le maïs sont autorisés. C'est un régime très difficile à suivre. Dans un premier temps, il faut aussi exclure le lactose, en attendant l'amélioration muqueuse.

Les effets du traitement sont successivement l'amélioration clinique en quelques semaines, l'amélioration des tests dynamiques dans un délai de l'ordre de 6 à 12 mois, et enfin la disparition des signes histologiques en 12 à 14 mois.

La résistance au traitement doit d'abord faire envisager un écart de régime. En particulier, il faut penser à certains médicaments dont l'enrobage peut contenir du gluten. La résistance vraie est envisagée dans un second temps après 6 mois de régime bien suivi, et doit faire instituer une corticothérapie de courte durée, ou dans les cas les plus graves, une nutrition parentérale exclusive en début de traitement, seul moyen de désensibiliser la muqueuse intestinale.

2) Les entéropathies et déficits en immunoglobuline

Un déficit immunitaire primitif (déficits combinés sévères, hypoglobulinémies acquises et déficits en immunoglobuline A) s'accompagne d'une diarrhée permanente ou intermittente dans 10 à 60% des cas.

Les déficits immunitaires acquis doivent être cités:

- lambliase
- pullulation microbienne si elle s'accompagne d'une déconjugaison des sels biliaires
- entéropathie exsudative, en particulier lors d'un lymphome
+ doivent aussi être discutés le déficit en lactase, une hyperplasie nodulaire lymphoïde, une amylose et certaines tumeurs malignes digestives.

Les relations entre déficit immunitaire et manifestations digestives ne sont pas clairement établies, en particulier il n'y a pas de parallélisme entre l'un et l'autre.

3) Les carences en disaccharidase

Ces enzymes sont situés sur la bordure en brosse et permettent l'hydrolyse des divers sucres et par conséquent leur absorption. Le déficit est global et acquis dans la maladie coeliaque. Il est le plus souvent sélectif, alors primitif ou acquis.

La présence dans la lumière intestinale de produits non-absorbés entraîne un appel d'eau et d'électrolytes. C'est le tableau de diarrhée osmotique:

- borgborygmes, météorisme, selles mousseuses et acides font partie du tableau clinique
- la diarrhée cède au jeûne
+ le TA est augmenté>50mOsm/kg

Le déficit en lactase est le déficit acquis le plus courant. Le déficit peut être une conséquence normale chez l'adulte: 10% chez le Caucasien, 70% chez l'Asiatique, le Noir et le Nord-Africain. Une maladie coeliaque, une rectocolite hemorragique, un Crohn, une gastrectomie ou certaines parasitoses sont susceptibles de le créer. Une intolérance au lait et aux dérivés avec diarrhée remontant parfois à l'enfance sont des éléments évocateurs.

a preuve est apportée par un test de tolérance au lactose, un transit du grêle additionné de lactose, le dosage de l'activité lactasique sur la biopsie jéjunale, ou un breath-test à l'hydrogène. Un test d'exclusion/réintroduction peut être pratiqué.

4) La maladie de Whipple

Il s'agit d'une maladie rare dont l'origine est probablement un désordre immunitaire portant sur les macrophages. Il permet une invasion bactérienne non-spécifique atteignant plusieurs organes.

La symptomatologie associe manifestations articulaires prenant le masque d'une PR séronégative, adénopathies et altération de l'état général. La diarrhée avec syndrome de malabsorption peut apparaître très tardivement. De très nombreuses localisations de la maladie peuvent exister. Il n'y a pas d'atrophie villositaire et les biopsies jéjunales montrent la présence d'inclusions PAS+ dans les macrophages. Il faut noter qu'au niveau rectal, la présence de biopsies PAS+ est physiologique.

Le traitement consiste en 2ans d'ampicilline ou de tétracycline po jusqu'à disparition des inclusions.

PAS+. Sans traitement, la maladie évolue vers la cachexie et la mort par complication intercurrente.

5) La maladie des chaînes lourdes ou lymphome méditerranéen

Elle se définit par la présence dans le sérum d'une immunoglobuline A dépourvue de chaîne légère et constituée uniquement de chaînes lourdes. La maladie atteint préférentiellement les sujets jeunes originaires du pourtour méditerranéen. La symptomatologie est soit de type diarrhée chronique avec douleurs abdominales et altération de l'état général, soit un tableau d'allure tumoral pseudo-obstructif.

Le diagnostic est apporté par les biopsies jéjunales qui montrent une atrophie villositaire avec atrophie cryptique qui n'existe pas dans la maladie coeliaque. Les plasmocytes envahissant le chorion sécrètent une protéine anormale mise en évidence par l'immuno-fluorescence. L'immunoélectrophorèse est indispensable pour détecter l'immunoglobuline A anormale.

L'évolution est grave avec développement d'un lymphome malin non hodgkinien de l'intestin ou des ganglions mésentériques.

6) Les maladies et causes plus rares

Parmi les causes plus rares, une étiologie médicamenteuse ne doit pas être négligée: la liste de médicaments responsables est longue.

De très nombreuses maladies peuvent donner un syndrome de malabsorption. Nous ne nous étendrons pas sur leur énumération.

Dernière modification de cette fiche : 25/10/2007


 Auteur : Equipe Médicale Medinfos

 

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