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> Rhumatologie

MALADIE OSSEUSE DE PAGET

Définition, Intérêt
Physiopathologie
Circonstances de Découverte

Diagnostic Positif
Diagnostics Différentiel, de Gravité
Evolution, Pronostic
Traitement, Conclusion





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CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE

1) Typiques

Les formes asymptomatiques (90%) sont parfois révélées à l'occasion d'un bilan Biologique ou radio systématique ou demandé pour une autre raison.

a) Signes fonctionnels

La douleur, symptôme le plus fréquent, est le témoin d'une localisation pagétique. C'est une douleur modérée mais permanente.

Les déformations osseuses constituent le 2° signe de la maladie: les os atteints sont augmentés de volume, déformés de façon caractéristique selon l'os concerné du fait de l'importance des contraintes musculo-tendineuses et de la création de zones de fragilité:

- aux membres inférieurs, la crête tibiale s'incurve en une convexité antérieure ou antéro-ext et le fémur prend une convexité interne. Il y a alors constitution d'un genu varum.

- aux membres supérieurs, la clavicule s'incurve en avant et peut au maximum saillir au-dessus du thorax. L'humérus se déforme latéralement. Les os de l'avant-bras deviennent convexes en arrière.

+ le crâne augmente de volume et occasionne des céphalées. Au niveau vertébral, il existe une cyphose. L'atteinte du maxillaire donne au patient un faciès léonin; celle de la mandibule, moins fréquente, facilite la détérioration dentaire.

b) Signes généraux

Il n'y a pas de signes généraux.

c) Signes physiques

Les douleurs osseuses pagétiques s'accentuent à la pression locale.

La peau en regard est le siège d'une hypervascularisation avec augmentation de la chaleur locale, développement d'une circulation collatérale et parfois d'un oedème.

2) Atypiques

Des formes déformantes indolores sont fréquentes.

3) Par une complication

Les complications sont nombreuses mais rares et pour certaines d'entre elles exceptionnelles. Ici encore le maître-symptôme reste la douleur.

a) Les fissures et fractures pathologiques

Une recrudescence des douleurs et des signes inflammatoires locaux précèdent parfois les fractures et sont le reflet de fissures ou microfractures locales. Celles-ci se disposent perpendiculairement par rapport à l'os et dans sa convexité.

Les fractures des os longs atteignent 10% des patients; il s'agit de la complication la plus fréquente. Le fémur est l'os le plus touché. Les fractures surviennent spontanément ou pour un traumatisme minime, se disposent perpendiculairement par rapport à l'os (en "craie brisée") et consolident dans les délais habituels.

b) Les arthropathies pagétiques

Elles résultent des déformations et des modifications de structure de l'os et se manifestent par un enraidissement douloureux:

A la hanche, il s'agit d'une coxopathie protrusive ou une coxopathie développée sur coxa vara.

Au genou, elle se développe sur le genu varum.

c) Les blocs vertébraux pagétiques

Souvent latents, ces blocs vertébraux sont le plus souvent ostéolytiques mais s'y associe une hyperostose vertébrale. Ils intéressent le corps vertébral, l'arc postérieur et le disque.

Outre des douleurs pagétiques, ces blocs vertébraux sont susceptibles d'entraîner des complications neurologiques par tassement.

d) Les complications neurologiques

Elles sont rarement révélatrices et sont le fait de phénomènes de compression ou d'hémodétournement au profit de l'os pathologique de voisinage.

Des céphalées peuvent aussi témoigner d'une hypertension intra-cérébrale (HTIC) par impression basilaire, une ischémie par hémo-détournement, ou une dégénérescence sarcomateuse.

Tous les nerfs crâniens peuvent être comprimés mais l'atteinte la plus fréquente est celle de la VIII° paire. Elle se manifeste par une surdité le plus souvent mixte par atteinte concomitante des osselets, bilatérale et asymétrique. Les signes d'accompagnement sont des céphalées, des acouphènes ou des troubles vestibulaires.

Beaucoup moins fréquents, les troubles visuels peuvent être le fait de la compression du nerf optique ou des nerfs oculomoteurs dans la fente sphénoïdale.

Présente chez 1/3 des malades, l'impression basilaire est le plus souvent latente mais peut entraîner des troubles neurologiques par compression d'une artère vertébrale ou du tronc cérébral, ou encore par hypertension intra-cranienne avec hydrocéphalie.

Des troubles neurologiques déficitaires de nature ischémique s'expliquent par la baisse du débit de la carotide interne au profit de la carotide externe.

Une sténose canalaire par hypertrophie osseuse ou plus rarement par tassement vertébral peut s'observer à tous les étages mais plus souvent au niveau cervico-dorsal. A l'étage lombaire, un syndrome de la queue de cheval est possible.

e) Les complications cardio-vasculaires

La classique insuffisance cardiaque à débit élevé est en fait exceptionnelle.

L'hypertension artérielle, les calcifications artérielles et valvulaires surtout aortiques sont plus fréquentes que dans la population générale.

f) La dégénérescence sarcomateuse

Frappant environ 1% des patients, entre 60 et 70 ans, elle survient en règle sur une maladie de Paget évoluée et extensive mais peut aussi révéler une maladie de Paget. Elle est grevée d'une survie à 5 ans de 10%. Il s'agit le plus souvent d'un ostéosarcome.

Les douleurs augmentent progressivement, prennent un rythme inflammatoire et s'accompagnent d'une altération de l'état général. Une fracture pathologique est notée dans un cas sur deux.

Dernière modification de cette fiche : 05/11/2007


 Auteur : Equipe Médicale Medinfos

 

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