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Urologie - Néphrologie
INSUFFISANCE
RENALE AIGUE
Définition,
Intérêt
Physiopathologie
Diagnostic Positif
Diagnostic de Gravité
Diagnostic Etiologique
Evolution, Pronostic
Traitement
Conclusion
Démarche
du DIAGNOSTIC étiologique
1) Type d'insuffisance
rénale aigue
a) Le diagnostic d'une insuffisance
rénale aigue pré-rénale est fait sur les éléments
biologiques suivants
- circonstances anamnestiques en particulier entraînant une hypovolémie
- excrétion fractionnelle du sodium<1%
- rapport Na/K<1
- rapport urée urinaire/urée plasmatique>8, rapport créatinine
urinaire/créatinine plasmatique>40
- osmolalité urinaire>500mOsm/kg
donc, urines concentrées et pauvres en sodium, dépourvues
de protéines et de cellules
Un traitement diurétique fausse tous ces paramètres,
les rendant difficilement interprétables
b) Le diagnostic d'une insuffisance
rénale aigue post-rénale est morphologique
L'échographie
montre des reins de taille normale mais aux cavités dilatées.
Cependant ce signe peut n'apparaître qu'après 48h et manque
dans 5% des cas. Une échographie/j est alors prescrite.
Plus que l'UIV, c'est la pyélographie
descendante qui permet une orientation diagnostique de l'obstacle en
même temps qu'une intervention thérapeutique. De nombreux
autres examens morphologiques (scanner, Imagerie par résonnance
magnétique, artériographie, cystoscopie) servent au diagnostic
étiologique.
Le diagnostic d'une insuffisance
rénale aigue organique
Il procède par élimination
des 2 autres groupes d'insuffisance rénale aigue et est facilité
par les circonstances anamnestiques (choc infectieux, postpératoire
ou surdosage médicamenteux). Dans certains cas le diagnostic étiologique
est évident, dans d'autres, très difficile car répondant
à des mécanismes intriqués.
2) Seule l'individualisation
de la lésion de l'insuffisance rénale aigue organique
peut permettre une intervention thérapeutique étiologique:
les éléments de distinction
Les nécroses tubulaires
et néphrites interstitielles aiguës ajoutent au tableau
d'insuffisance rénale aigue leur propre symptomatologie. Les nécroses
tubulaires aiguës ont une natriurèse élevée
et le sédiment urinaire contient de nombreux débris de
cellules tubulaires.
Dans un contexte médicamenteux,
une installation insidieuse dose-dépendante évoque une
toxicité directe. En revanche, en faveur d'une toxicité
immuno-allergique sont une durée de traitement>8j ou une réintroduction
récente, une posologie normale, des signes allergiques, une éosinophilie
sanguine ou urinaire.
Les insuffisance rénale
aigue dues aux Anti-inflammatoires non stéroidiens et inhibiteur
de l'enzyme de conversion (IEC) surviennent sur une insuffisance
rénale chronique antécédente avec hyponatrémie,
et sont souvent associées à un diurétique. Une
circonstance classique concernant les IEC est la sténose des
artères rénales ou sur rein unique. L'insuffisance rénale
chronique accroît de façon significative la toxicité
des produits de contraste iodés.
Le diagnostic le plus difficile reste celui de glomérulonéphrite
en dehors des cas où elle survient sur une maladie systémique
connue et traitée. L'hypertension artérielle est fréquente,
la protéinurie est importante confinant parfois au syndrome néphrotique,
la cellularité est d'origine glomérulaire.
Souvent étiquetées
nécrose tubulaire aiguë, elles ne doivent pas souffrir d'erreurs
diagnostic: le problème principal est de poser à temps l'indication
de ponction biopsie rénale avant expiration du délai
de récupération (6semaines??). Une hypertension artérielle
non-contrôlée ou un syndrome hémorragique indiquent
une ponction par voie transjugulaire.
DIAGNOSTIC
ETIOLOGIQUE
1) insuffisance rénale
aigue pré-rénales (40%) ou fonctionnelles
La réduction de la
filtration glomérulaire est en rapport direct avec la diminution
de la perfusion rénale sans lésions parenchymateuses.
Ce peut être un choc
cardiaque, un choc hypovolémique absolu ou relatif (vasodilatation,
syndrome néphrotique, syndrome hépato-rénal..) ou
encore à une sténose des artères rénales,
toutes causes entraînant un défaut de perfusion. Un cas particulier
est celui en relation avec un Anti-inflammatoire non stéroidien,
un IEC,
un diurétique ou l'interleukine 2 (IL2): en effet, le rein
est le plus souvent antérieurement lésé et le traitement
en cours interfère avec les mécanismes adaptatifs: il existe
un risque de lésion organique avec récupération ultérieure
± complète.
Cependant, le mécanisme
se rapproche plus d'une insuffisance rénale aigue pré-rénale
que d'une insuffisance rénale aigue rénale.
2) Les insuffisance rénale
aigue organiques (30%) sont classées selon la structure anatomique
substrat de l'insuffisance rénale aigue
En pratique,
des lésions interstitielles sont souvent associées aux autres
lésions.
a) Nécroses tubulaires
aiguës (70%)
La lésion commune est
la nécrose des cellules épithéliales tubulaires,
± étendue et homogène, dont la tendance évolutive
est la régénération. 2 mécanismes
sont invoqués, à l'origine du classement des étiologies:
Etiologies
ischémiques |
- choc hémorragique
et septique grave (cf. dans les insuffisance rénale aigue pré-rénales)
- polytraumatismes
- chirurgie vasculaire
- complications obstétricales
- hémolyse,
selon son mécanisme
- rhabdomyolyse |
Néphrotoxicité |
- protéinuries
massives (chaînes légères)
- intoxication chimique ou médicamenteuse
- produits de contraste iodés |
b) Néphrites interstitielles
aiguës* (5%)
Le tissu interstitiel
est le siège d'une infiltration cellulaire variable selon le mécanisme.
C'est le mécanisme prédominant mais des lésions tubulaires
sont toujours associées:
- Néphrites interstitielles
immuno-allergiques: la réaction d'hypersensibilité
retardée vis-à-vis d'un médicament est parfois
difficile à distinguer d'une néphrotoxicité. Citons
les médicaments les plus souvent en cause: beta-lactamines+++,
rifampicine, sulfamides, Anti-inflammatoire non stéroidien, thiazidiques,
anticonvulsivants, allopurinol, cimétidine...
- Néphrites interstitielles
métaboliques: la réaction autour d'un corps étranger
formé par précipitation est le mécanisme de ces Néphrites
interstitielles. Les hypercalcémies, l'hyperuricémie,
le myélome ou une chimiothérapie en sont les principales
étiologies.
- Néphrites interstitielles
infectieuses: soit il s'agit d'une Néphrites interstitielles
sur pyélonéphrite aigue avec micro-abcès et
infiltrat à polynucléaires neutrophiles, soit il s'agit
d'une infection septicémique à localisation rénale
(légionnellose, leptospirose, fièvre hémorragique
virale...)
- Autres causes de Néphrites
interstitielles: une infiltration interstitielle peut venir compliquer
une sarcoïdose, un Gougerot, une lymphome ou une autre hémopathie
maligne.
c) Néphropathies
glomérulaires aiguës (20%)
L'insuffisance rénale
aigue fait suite à une glomérulonéphrite aigue
post-streptococcique dans 3% des cas. Les lésions anatomiques
sont une prolifération endocapillaire qui peut devenir extracapillaire
quand il s'agit d'un autre germe.
Mais la cause la plus fréquente
du moins chez l'adulte sont les glomérulonéphrites rapidement
progressives. Leur classification est fondée sur le caractère
isolé ou non des manifestations rénales, l'aspect en microscopie
optique et en immunofluorescence, la présence d'auto-Anticorps
circulants contre la membrane basale (anti-MB4) ou le cytoplasme des polynucléaires
neutrophiles (ANCA). Citons comme classiques les glomérulonéphrites
rapidement progressive de la périartérite noueuse
et de la granulomatose de Wegener.
d) Néphropathies
vasculaires aiguës (5%)
En dehors des vascularites
à déterminisme rénal, les néphropathies vasculaires
ont pour causes:
- L'occlusion des artères
rénales donnent lieu à des lésions ischémiques.
Elles surviennent lors de pathologies vasculaire des gros troncs (anévrysme
de l'aorte abdominale, dissection), à la suite d'explorations vasculaires
ou de traumatismes lombaires graves.
- la néphroangiosclérose
maligne complique toute hypertension artérielle maligne, "
son étiologie. On retrouve une nécrose fibrinoïde
de la média artériolaire et surtout un oedème intimal
avec prolifération en 'bulbe d'oignon'.
- un syndrome hémolytique
et urémique (apparenté au purpura thrombotique thrombocytopénique
de Moscowitz) déclenché par une infection digestive à
E Coli, une contraception hormonale, le post-partum, la mitomycine C.
En histologie, on retrouve des microthromboses glomérulaires, un
oedème endothélial en amont et une nécrose fibrinoïde
des artérioles préglomérulaires. Il existe une thrombopénie
et le frottis retrouve des schizocytes.
3) insuffisance rénale
aigue post-rénales ou obstructives (25%)
L'obstacle siège sur
les voies urinaires hautes, est bilatéral ou intéresse
un rein (fonctionnellement ou non) unique. Les obstacles sous-vésicaux
sont exclus, même s'ils peuvent déterminer une insuffisance
rénale aigue.
+ Les circonstances favorisantes
" la nature de l'agression
rénale, un rein devenu 'instable', par altération
définitive de la filtration glomérulaire ou dépendance
vis-à-vis des mécanismes d'adaptation, favorise la survenue
d'une insuffisance rénale aigue:
En premier lieu, il s'agit
d'une insuffisance rénale chronique antécédente,
d'une déshydratation intercurrente avec ou sans déplétion
sodée , une sténose de l'artère rénale
et même certaines lésions artériolaires diffuses
de la néphroangiosclérose. D'autres conditions peuvent
jouer un rôle (âge, diabète...).
A part, le myélome
et sa particulière sensibilité aux produits de contraste
iodés.
Dernière
modification de cette fiche : 05/11/2007
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