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Hématologie
THALASSEMIES
Définition,
Intérêt
Physiopathologie
Les ß-Thalassémies
Les
a-Thalassémies
Traitement, Conclusion
Les ß-Thalassémies
PHYSIOPATHOLOGIE
Plus de 100 mutations affectant
le chromosome 11 peuvent entraîner un déficit de synthèse
des chaînes b-globine: la classification la plus utilisée
divise les ß-thalassémies selon qu'il persiste (ß+-Thalassémies)
ou pas (ß°-Thalassémies) de production de chaînes
ß-globine. Il n'existe pas de corrélation étroite
entre le caractère + et ° des ß-Thalassémies et
la sévérité clinique: certaines ß°-Thalassémies
ont un taux d'hémoglobine élevé et une bonne tolérance
clinique, alors que certaines ß+-Thalassémies ont un taux
d'hémoglobine très abaissé et une expression clinique
sévère. 2 mécanismes moléculaires
atténuent la sévérité phénotypique
et clinique des ß-thalassémies:
- L'augmentation relative
des chaînes a-globine provoque de profonds désordres cellulaires
chez l'homozygote. En contrepartie, l'association à une a-Thalassémies
réduit les conséquences d'une ß-thalassémies.
- L'augmentation du taux
d'hémoglobine F est constante dans la ß-thalassémie
homozygote et son importance a une influence positive dans l'expression
de la maladie
Dans la ß-thalassémie hétérozygote,
la diminution de synthèse de la chaîne b-globine entraîne
une diminution de la quantité d'hémoglobine dans chaque
hématie et explique la microcytose
et l'hypochromie.
La petite taille des hématies est compensée par l'augmentation
de leur nombre. On observe alors une pseudo-polyglobulie sans anémie.
L'augmentation relative de la synthèse des chaînes d dans
l'hématie conduit à une élévation de l'hémoglobine
A2, en pratique>3,5%.
Dans la ß-thalassémie homozygote, il n'y a pas d'anémie
à la naissance puisque l'hémoglobineF est prédominante.
La commutation des hémoglobine découvre l'anomalie: elle
devient évidente lors de la mesure du rapport b/a dans les réticulocytes<0,5
(N = 1).
'excès relatif de chaîne
a précipite sous la forme d'inclusions (corps de Fessas) toxiques
pour les membranes cellulaires et nucléaires: l'érythroblaste
meurt au sein de la moelle. Il s'ensuit une érythropoïèse
inefficace responsable d'une anémie peu régénérative.
Parfois, quelques globules
rouges sont produits mais ils sont hypochromes, déformés
(poïkilocytose), et ont une demi-vie raccourcie: il y a hémolyse.
Comme dans toute hémolyse chronique, il y a un risque de lithiase
vésiculaire
pigmentaire et une tendance à l'hyperuricémie.
L'augmentation d'érythropoïétine
réactionnelle induit une hyperplasie de la lignée
érythroblastique qui compose 90% des cellules observées
au frottis médullaire. Celle-ci est à l'origine de déformation
des os fabriquant le sang chez l'enfant: le crâne est volumineux,
les régions malaires sont hypertrophiées et la mandibule
déformée.
'ostéoporose, l'amincissement
des corticales et la trabéculation grossière radiologiques
se traduisent en clinique par des fractures pathologiques. Le crâne
prend un aspect en 'poil de brosse'. Les transfusions diminuent la stimulation
excessive de l'érythropoïétine.
Peuvent exister aussi de véritables tumeurs érythroblastiques,
en particulier dans la région paravertébrale thoracique.
L'expansion érythroblastique s'exprime aussi en périphérie,
l'érythroblastose circulante pouvant atteindre 50 à
100 000/mm3.
L'hépato-splénomégalie
apparaît tôt dans la vie et est responsable du gros ventre
des enfants atteints de Thalassémies majeure. La splénomégalie
contribue à abaisser le taux des érythroblastes circulants,
mais crée un hypersplénisme
(anémie, leucopénie,
thrombopénie)
qui diminue sous traitement transfusionnel correct. Chez ces patients,
l'augmentation des besoins transfusionnels exprimés en ml/kg/an
témoigne de l'hypersplénisme.
La surcharge en fer
est constante, provenant d'une hyperabsorption
du fer et des transfusions sanguines. La myocardiopathie faisant
suite à cette surcharge est la principale cause de décès
des Thalassémies majeures. Le foie est aussi atteint à terme
par une cirrhose,
mais une hépatite post-transfusionnelle est possible. L'infiltration
de glandes endocrines
rend compte de possibles hypoparathyroïdie, hypothyroïdie,
diabète sucré et insuffisance gonadotrope de mécanisme
central ou périphérique.
Dernière
modification de cette fiche : 27/08/2007 |