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        Hépatologie - Gastrologie - Entérologie
 
 ORIENTATION 
        DIAGNOSTIQUE ET CONDUITE A TENIR DEVANT UNE ASCITE
 Définition, 
        IntérêtCirconstances de Découverte
 Diagnostic Positif
 Diagnostic Différentiel
 Diagnostic Etiologique, Conclusion
 
 DIAGNOSTIC 
        ETIOLOGIQUE
 
 Le diagnostic 
        de gravité, les formes cliniques, l'évolution et le pronostic 
        dépendent essentiellement de l'étiologie de l'ascite.
 1) Ascite cirrhotique
 
  C'est la première cause 
        à évoquer. Dans 40% des cas, l'ascite est la première 
        manifestation de la cirrhose alcoolique et non-alcoolique (virale, 
        médicamenteuse, biliaire et auto-immune).  Les éléments 
        permettant le diagnostic sont:  - Des antécédents 
        alcoolique, d'hépatite cirrhogène principalement B et C, 
        de médicaments hépatotoxique pris de façon prolongée 
        surtout chez la femme.  - Lors de l'examen clinique, 
        une hépatomégalie dure à la palpation, une splénomégalie 
        associée, une circulation collatérale abdominale des flancs 
        ou en tête de méduse au niveau de l'ombilic, des angiomes 
        stellaires, un érythème palmaire, une pigmentation des membres 
        inférieurs, une gynécomastie, une féminisation des 
        phanères et de la peau chez l'homme.  - Le liquide d'ascite 
        est citrin, pauvre en protéines (<20g/l) correspondant à 
        un transsudat, pauvre en cellules et stérile.  - Les signes biologiques 
        de la cirrhose, tels que l'anémie, la thrombopénie, l'hyperglobulinémie 
        avec bloc , sont inconstants et ne permettent pas de poser le diagnostic. 
        L'imagerie hépatique peut aider.  Le diagnostic de certitude 
        est apporté par la ponction-biopsie hépatique.
 Devant ce tableau, il faut nécessairement rechercher un facteur 
        déclenchant: erreur diététique avec important 
        apport en sel, hépatite alcoolique aigue ou h virale, hémorragie 
        digestive, infection, thrombose portale spontanée ou secondaire 
        à un carcinome hepatocellulaire. Dans ce dernier cas, l'ascite 
        est souvent hémorragique.
  Les complications de 
        l'ascite se voient surtout dans la cirrhose éthylique: 
        infection du liquide d'ascite suspectée devant une prédominance 
        des polynucléaires neutrophiles, désordres hydro-électrolytiques, 
        syndrome hépato-rénal, rupture de l'ombilic.
 
 2) Autres ascites par hypertension 
        portale: beaucoup plus rares et de causes variées
  L'hypertension portale peut 
        être d'origine sus-, intra- ou sous-hépatique. Le diagnostic 
        fait appel à l'échographie éventuellement couplée 
        au doppler, le scanner, l'artériographie, l'échocardiographie, 
        la ponction-biopsie hépatique voire le cathétérisme 
        sus-hépatique. C'est dans cette catégorie d'étiologies 
        que le diagnostic est parfois très difficile.
 
 a) Obstacles sus-hépatiques 
        (3)
  Le syndrome de Budd-Chiari, 
        les diaphragmes complet ou incomplet ou les thromboses de la veine cave 
        inférieure, l'insuffisance ventriculaire droiteou l'insuffisance 
        cardiaque globale, la péricardite constrictive sont les étiologies 
        des obstacles sus-hépatiques. La péricardite constrictive 
        est capitale à reconnaître car curable chirurgicalement: 
        le tableau clinique est celui d'une adiastolie.
 
 b) Obstacles intrahépatiques 
        (3)
  Ce sont le cancer secondaire 
        du foie, la sarcoïdose, la schistosomiase.
 
 c) Obstacles sous-hépatiques 
        (3)
  Ils sont représentés 
        par la thrombose porte, les compressions tumorales de la veine porte. 
        Le cavernome portal est exceptionnel.
  Au cours des obstacles 
        portes, l'ascite ne se développe qu'en cas de facteur surajouté 
        tel qu'une hypoalbuminémie ou un carcinome hepatocellulaire.
 3) Ascites par maladie du péritoine ou d'autres organes intra-abdominaux.
 a) Ascite néoplasique
  3 étiologies majeures 
        sont à retenir: les tumeurs ovariennes, les tumeurs digestives 
        (estomac, pancréas, côlon) et les cancers hépatiques. 
        Ils réalisent alors le tableau de carcinose péritonéale. 
        Les antécédents peuvent orienter le diagnostic. La circulation 
        collatérale est absente sauf s'il existe une compression de la 
        veine cave inférieure. La palpation rapporte parfois l'existence 
        de 'gâteaux' péritonéaux. Les touchers pelviens sont 
        ici primordiaux.  Le liquide d'ascite peut être 
        citrin ou hémorragique, très rarement chyleux. Il est riche 
        en protéines (>40g/l) et en cellules rouges et blanches. La 
        mise en évidence de cellules néoplasiques a une très 
        forte valeur diagnostique. La certitude diagnostique est apportée 
        par la biopsie péritonéale sous contrôle de la vue 
        par laparoscopie; en pratique, elle est rarement effectuée.
 + On en rapproche l'ascite de la maladie gélatineuse du péritoine, 
        du mésothéliome primitif péritonéal, du syndrome 
        de Demon-Meigs (ascite + épanchement pleural droit + tumeur 
        bénigne de l'ovaire), toutes étiologies exceptionnelles
 
 
 b) Ascite tuberculeuse
  Elle est le plus souvent secondaire 
        à une tuberculose génitale ou caecale, peut être isolée 
        ou plus souvent associée à des épanchements des autres 
        séreuses. Le syndrome infectieux et l'altération de l'état 
        général sont importants. L'ascite est exsudative et riche 
        en lymphocytes. 
         L'isolement du bacille tuberculeux 
        fait le diagnostic mais c'est une circonstance rare. La laparoscopie permet 
        le diagnostic par visualisation de granulations blanchâtres qui 
        se révèlent être des foyers de granulomes 
        caséeux.  + On en rapproche l'ascite 
        des infections péritonéales par Chlamydia, gonocoques 
        et VIH.
 
 c) Ascite pancréatique
  Elle accompagne une pancréatite 
        aigue ou une pancréatite chronique avec pancréatite 
         fistulisé dans le péritoine. Le diagnostic est 
        porté devant un exsudat riche en amylase.
 
 d) Ascite chyleuse
  Le liquide est lactescent: 
        c'est un diagnostic porté lors de la ponction d'ascite. L'analyse 
        biochimique montre une hyperlipidémie>1g/l dont 75% au moins 
        de triglycérides. La cytologie retrouve une richesse en cellules 
        lymphoïdes. Il est nécessaire de la différencier 
        de l'ascite néoplasique qui peut parfois donner un aspect macroscopique 
        similaire.  Les causes: Une compression 
        tumorale ou non, un traumatisme ou une obstruction des lymphatiques abdominaux, 
        les entéropathies exsudatives primitives et plus rarement les 
        maladies pancréatiques et les cirrhoses du foie peuvent donner 
        une ascite chyleuse.
 
 + Causes rares ou exceptionnelles 
        d'ascite
  L'hypothyroïdie, la 
        maladie de Whipple, la maladie périodique, les vascularites, un 
        syndrome néphrotique, une malnutrition, une dialyse péritonéale 
        sont les causes rares ou exceptionnelles d'ascite.
 
 CONCLUSION
  Le diagnostic d'une ascite 
        se fait en respectant plusieurs étapes: d'abord la clinique essentielle, 
        puis la ponction d'ascite qui permet le diagnostic étiologique 
        dans la moitié des cas, puis d'autres examens plus spécifique 
        tel que la laparoscopie avec biopsie péritonéale. Les causes 
        d'ascite sont très nombreuses mais dominées par la cirrhose 
        et les néoplasies métastasées au péritoine. Dernière
            modification de cette fiche : 25/10/2007 |