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> Immunologie

LUPUS ERYTHEMATEUX DISSEMINE

Définition, Intérêt
Physiopathologie
Symptomatologie clinique

Diagnostic Positif
Formes cliniques, Diagnostic de Gravité
Evolution, Pronostic
Traitement





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SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE

En raison du polymorphisme de l'affection, il est préférable de décrire les possibles manifestations organe/organe en indiquant leur fréquence. En effet, toutes les atteintes viscérales de la maladie peuvent être révélatrices, s'associant lors des poussées à des manifestations générales (asthénie, anoréxie et amaigrissement et fièvre). Il n'y a pas de forme typique.

1) Les manifestations dermatologiques (80% mais inaugurales seulement dans 1/2 des cas)

a) Lésions spécifiques: prédominent sur les régions exposées en raison de leur photosensibilité

* L'érythème en vespertilio (60%) ou en 'loup de carnaval'

A l'origine du nom de la maladie, il touche le nez et les pommettes, plus rarement le décolleté et les membres. Maculeux ou maculo-papuleux, il présente une surface squameuse à bordure émiettée.

* Les plaques du lupus discoïde (15%): plus présent dans les formes chroniques cutanées

Il associe 3 lésions élémentaires au niveau cutané: l'érythème, les squames et l'atrophie séquellaire laissant au niveau du cuir chevelu une alopécie en plaques définitive. La topographie est la même mais les bordures sont plus nettes.

* Les lésions érythémateuses

Elles intéressent les faces d'extension des coudes et des genoux: moins spécifiques mais histologiquement lupiques

+ Le lupus subaigu, lésions annulaires ou psoriasiforme


L'histologie cutanée des lésions spécifiques montre une atrophie du corps muqueux, des lésions de la membrane basale et des infiltrats lymphocytaires dermiques. L'étude en immunofluorescence révèle de façon constante et spécifique des dépôts d'immunoglobulines (immunoglobuline A, G ou M) ou de complément (C1q ou C3) de la jonction dermo-épidermique. Une biopsie en peau saine peut contenir cette 'bande lupique', 2X plus souvent en région exposée.

b) Lésions non-spécifiques, en rapport avec une atteinte vasculaire inflammatoire s'il s'agit d'une vascularite, ou thrombotique

Livedo, urticaire, purpura vasculaire, gangrène...
Une alopécie circonscrite ou diffuse est notée dans 40% des cas.
Il existe aussi des lésions muqueuses érosives, en particulier buccales.

2) Manifestations rhumatologiques: souvent inaugurales et quasi-constantes

Le mode évolutif de ces arthrites parfois accompagnées de ténosynovite est variable: oligo- ou arthrite aiguë fébrile, bilatérale et symétrique, arthrite subaiguë rappelant le rhumatisme articulaire aigue, arthrite chronique non-destructrice rappelant la polyarthrite rhumatoide.

Les articulations les plus souvent atteintes sont: les métacarpophalangiennes, les inter-phalangiennes proximales, le carpe, les chevilles et les genoux.

3) Manifestations rénales: facteur majeur du pronostic (35 à 55%)

L'incidence est différente selon que l'on considère seulement les atteintes. symptomatiques ou si l'on ajoute les atteintes histologiques asymptomatiques, que ce soit en microscope optique ou immunofluorescence.

Le déterminisme est le dépôt de complexes immums circulants résultant de la présence sérique des anticorps spécifiques.

Les lésions sont principalement glomérulaires, mais aussi tubulo-interstitielles et parfois vasculaires. Les lésions actives sont susceptibles de régresser sous tt, les lésions inactives sont cicatricielles. La classification OMS distingue 6 classes de néphropathies lupiques:

- classe I: glomérule normal mais cet aspect est rare

- classe II: Glomérulonéphrite mésangiale pure (dépôts et parfois hypercellularité) - traduction biologique minime, de pronostic favorable

- classe III: Glomérulonéphrite segmentaire (+ lésions capillaires de moins de 50% des glomérules) - traduction biologique minime, évolution possible vers une forme diffuse

- classe IV: Glomérulonéphrite proliférative diffuse (prolifération endothéliale et mésangiale, croissants épithéliaux qui est un signe de gravité, dépôts extramembraneux, aspect caractéristique en 'fil de fer' des capillaires ) - forme la plus fréquente et la plus grave: syndrome néphrotique impur avec hématurie microscopique, hypertension artérielle et insuffisance rénale; sous traitement il y a possibilité de guérison

- classe V: Glomérulonéphrite extramembraneuse isolée ou associée aux autres aspects histologiques- syndrome néphrotique avec hématurie microscopique, sans hypertension artérielle ni insuffisance rénale.

- classe VI: sclérose glomérulaire d'autonomie discutée

De rares observations relatent l'existence d'une néphropathie grave sans traduction clinico-biologique, entretenant la polémique concernant le caractère systématique de la ponction biopsie rénale dans le lupus erythémateux disséminé.


4) Manifestations neurologiques (30 à 60%) souvent graves

- Epilepsie généralisée ou focale, faisant poser le problème d'un lupus induit par les anticomitiaux si l'épilepsie précède de longtemps le lupus erythémateux disséminé
- Déficit moteur central, d'installation ± rapide.

- Paralysie d'un nerf crânien, neuropathie périphérique, chorée, troubles de conscience, méningite à liquide clair voire syndrome encéphalitique grave (elles restent des diagnostics d'élimination).

- Troubles psychiatriques fréquents et variés.

5) Manifestations vasculaires de fréquence variée

- Syndrome de Raynaud

- hypertension artérielle, dont celles dues à une néphropathie ou une corticothérapie

- Vascularite de la peau, du rein et du système nerveux central, dont l'histologie et la sévérité évolutive sont variables et non-spécifiques. Certaines sont indiscernables de celles de la périartérite noueuse.

- thrombose veineuse profonde surtout en présence d'une antiprothrombinase.

6) Manifestations cardiaques

- Péricardite (30%) parfois révélatrice et très corticosensible*
- Myocardite souvent difficile à distinguer des conséquences cardiaques de l'hypertension artérielle ou d'une rétention sodée
- Endocardite infectieuse de Libman-Sachs, généralement muette

7) Manifestations respiratoires: avant de les étiqueter lupiques, il faut éliminer un problème infectieux

- Pleurésie (30%) parfois cliniquement latente, très corticosensible*
- Infiltrats bilatéraux non-systématisés (15%)
+ La survenue d'une pneumopathie au cours du lupus erythémateux disséminé doit faire rechercher une étiologie infectieuse, en particulier tuberculeuse.

8) Manifestations diverses

- Hypertrophie du système réticulo-endothélial: adénopathie et hépatomégalie fréquentes, splénomégalie rare,

- Syndrome de Gougerot-Sjögren,

- Rétinite dysorique aspécifique, névrite optique retro-bulbaire.

Dernière modification de cette fiche : 05/10/2007


 Auteur : Equipe Médicale Medinfos

 

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