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Maladies infectieuses
INFECTION
A VIH ET SIDA
Définition,
Intérêt
Physiopathologie
La phase pré-SIDA
Principales infections opportunistes et
néoplasies
Traitement
Principales
infections opportunistes et néoplasies: elles font entrer le patient
dans le SIDA-maladie (présentées par organes)
Elles sont
très nombreuses et 3 bénéficient d'une prophylaxie
primaire efficace: la pneumocystose pulmonaire, la toxoplasmose cérébrale
et les mycobactérioses atypiques disséminées.
1)
La pneumocystose pulmonaire
(et autres manifestations pulmonaires)
L'appareil
pulmonaire est très souvent touché et cause le décès
dans 50% des cas. La symptomatologie est insidieuse et banale. La fibroscopie
avec lavage
broncho-alvéolaire est l'examen-clé à mettre
en oeuvre chez le sidéen.
a) La pneumocystose
pulmonaire
L'agent causal est Pneumocystis
carinii qui pénètre par voie respiratoire. La pneumocystose
est non seulement la manifestation du SIDA la plus fréquente
(60% en l'absence de prophylaxie) mais aussi la manifestation inaugurale
la plus courante.
CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE: L'installation est habituellement progressive
en quelques semaines ou même mois. Une évolution rapide en
5 à 10j est cependant possible avec syndrome de détresse
respiratoire aigue, notamment chez l'enfant.
CLINIQUE: Toux sèche, dyspnée
d'effort et altération de l'état général
contrastent avec une auscultation pauvre.
Radiographie pulmonaire: Elle
est négative dans 9cas/10. L'anomalie la plus fréquemment
constatée est l'association d'un syndrome interstitiel à
un syndrome alvéolaire prédominant aux bases. Les formes
radiologiques atypiques ainsi que les formes pleurales sont rares.
epreuves
fonctionnelles respiratoires: Les gaz
du sang montrent une hypoxie/hypocapnie
alors que les epreuves fonctionnelles respiratoires mettent en évidence
une baisse de la diffusion du CO.
BIOLOGIE: Les LDH
sont élevées et le taux de CD4 est<200/mm3
Le diagnostic
est facilement suspecté devant une forme typique chez un séropositif,
parfois très difficile dans le cas contraire. Dans 10% des cas,
il n'existe aucune symptomatologie en dehors d'une fièvre prolongée.
DIAGNOSTIC parasitologique: La mise en évidence du parasite
est nécessaire au diagnostic. Le prélèvement,
quelqu'il soit, doit subir 2 colorations spécifiques: imprégnation
argentique de Gomori Grocott (coloration des parois des kystes) et
coloration de Gram Weigert (coloration des rosaces intrakystiques).
Le lavage
broncho-alvéolaire est la méthode de prélèvement
de référence dont la sensibilité est proche de 100%
et permet la détection d'autres infections.
Moins invasif mais moins sensible
est l'expectoration
induite après aérosol fluidifiant et kinésithérapie.
Les examens très invasifs
que sont la biopsie transbronchique
et la biopsie chirurgicale ne sont à envisager qu'après
2 lavages broncho-alvéolaires négatifs.
DIAGNOSTIC différentiel:
En dehors des pneumopathies bactériennes classiques, le diagnostic
différentiel concerne les agents opportunistes responsables d'un
syndrome interstitiel: bacilles tuberculeux, mycobactéries atypiques,
cytomégalovirus, toxoplasme, cryptocoque
EVOLUTION: Elle est
le plus souvent favorable sous traitement avec parfois aggravation
clinico-radiologique transitoire entre J3 et J5. Les différents
paramètres perturbés reviennent à la normale. Un
lavage
broncho-alvéolaire de contrôle n'est pas nécessaire.
Certains patients peuvent garder des séquelles radiologiques et
fonctionnelles en rapport avec une évolution fibrosante.
Facteurs de mauvais PRONOSTIC:
des signes de mauvaise tolérance, une dénutrition ou une
infection associée, et aussi une rechute de pneumocystose. Ils
expliquent les 5 à 20% de décès à la phase
initiale.
traitement: Le traitement symptomatique associe 02thérapie
à adapter à l'hématose et corticothérapie:
indications |
institution |
modalités |
PO2<70mmHg
et âge>13ans |
2 à 3j
après le début de l'antibiothérapie |
prednisone: 40mgX2
de J1 à J5, 40mg jusqu'à J6, 20mg jusqu'à J10 |
- Le traitement étiologique
s'impose dans tous les cas et doit être entrepris très
rapidement s'il existe des signes de gravité. En effet, le
traitement ne négative les investigations qu'au bout de plusieurs
jours.
Le Bactrim est utilisé
en première intention en l'absence de contre-indication: 15
à 20mg/kg/j de triméthoprime + 75 à 100mg/kg/j de
sulfaméthoxazole en 3 administrations/j po ou IV selon la gravité.
Parmi les traitement utilisés en 2°intention, le triméthoprime+dapsone
et la pentamidine IV sont aussi efficaces que le Bactrim, alors que
la clindamycine+primaquine ou les aérosols de pentacarinat
ne sont indiqués que dans les formes peu sévères
- Le traitement prophylactique
est indiqué chez le patient chez qui le taux de CD4<200mm3
afin de réduire le risque de pneumocystose, ou chez le patient
qui vient de faire une pneumocystose dont la rechute est inéluctable.
Les traitement les plus utilisés sont (il existe des alternatives):
Bactrim
par voie orale |
aérosol
de pentamidine |
80/400mg/j ou
de 160/800mg/tous les 2j |
1 aérosol
de 300mg de pentamidine/mois |
traitement le
plus efficace, action préventive sur la toxoplasmose cérébrale
et sur les pneumocystoses extrapulmonaires, peut être utilisé
en ambulatoire |
En dehors des
inconvénients correspondant aux avantages du Bactrim, le traitement
est 10X plus cher, l'aérosolisation doit être faite en
de multiples positions: les indications découlent donc des
contre-indication au Bactrim |
b) Les autres manifestations
pulmonaires: celles du diagnostic différentiel
* La tuberculose n'a
pas été initialement incluse dans les manifestations définissant
le SIDA: il en est autrement maintenant. La tuberculose atteint préférentiellement
les sujets Noirs et les toxicomanes, et se caractérisent
par la fréquence des formes multirésistantes, des
formes atypiques extrapulmonaires. Le traitement d'une souche
multisensible est le même que celui d'une tuberculose commune.
* Les infections à
mycobactéries atypiques (Mycobactérium avium intracellulare,
Mycobacterium kansasii...) ont une localisation pulmonaire mais aussi
ubiquitaire dont l'évolution est souvent mortelle. Le diagnostic
repose sur la mise en évidence du germe sur les cultures.
Le traitement est une triple ou quadruple antibiothérapie prolongée
active sur les mycobactéries: clarythromycine, éthambutol,
clofazimine, rifabutine et fluoroquinolone. La rifabutine constitue
la prophylaxie primaire des infections à Mycobacterium avium intracellulare.
* La pneumopathie
interstitielle à cytomégalovirus peut être autonome,
associée à une pneumocystose ou être la complication
d'une infection généralisée. Son diagnostic repose
sur la mise en évidence d'inclusions intranucléaires
spécifiques sur le matériel de prélèvement.
traitement: ganciclovir en première intention, ou foscarnet dont
l'efficacité est comparable.
* Les champignons sont
plus rarement en cause ainsi que les localisations pulmonaires d'un
syndrome de Kaposi ou d'un lymphome B. La pneumopathie lymphoïde
interstitielle est une infiltration par des lymphocytes
T8 dont l'évolution est fibrosante.
Dernière
modification de cette fiche : 10/10/2007
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