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        Urologie - Néphrologie
 
 INSUFFISANCE 
        RENALE CHRONIQUE
 Définition, 
        IntérêtPhysiopathologie
 Manifestations extrarénales
 Schéma d'investigation d'une 
        insuffisance rénale chronique
 Traitement de l'insuffisance rénale 
        chronique
 
 PHYSIOPATHOLOGIE
  Quand la réduction 
        néphronique atteint 90%, l'insuffisance rénale chronique 
        est dite terminale et nécessite la dialyse voire la transplantation. 
        Environ 24 000 personnes en sont à ce stade en France et 
        cela correspond à 60 nouveaux cas/106habitants/an.  Les étiologies sont 
        peu différentes selon l'âge, seules les néphropathies 
        vasculaires et d'origine indéterminée sont plus fréquentes 
        chez le sujet âgé. En effet, depuis 20 ans, on assiste à 
        une diminution de certaines étiologies au profit des néphropathies 
        vasculaires et des diabètes de type II. L'origine ethnique 
        et le sexe ont parfois leur importance.
 La proportion de néphrons restant, supposés théoriquement 
        intacts, s'adapte pour maintenir au mieux l'homéostasie en 
        réponse à des facteurs humoraux: principalement augmentation 
        de la filtration glomérulaire, et adaptation des fonctions tubulaires. 
        Cette adaptation s'avère délétère et 
        l'on assiste à un processus d'auto-aggravation.
 Parallèlement à 
        la diminution de la fonction glomérulaire, existe une altération 
        des fonctions tubulaires qui met en jeu l'excrétion rénale 
        d'eau et d'électrolytes. La perturbation des fonctions endocrines 
        concerne l'anémie et l'ostéodystrophie.  L'adaptation permet 
        l'élimination des déchets quantitativement comparable à 
        ce qu'elle était en l'absence d'insuffisance rénale chronique. 
        2 modalités peuvent se voir: soit réduction de la réabsorption 
        et augmentation de la sécrétion tubulaire, soit augmentation 
        du taux plasmatique de certaines substances. Les 4 fonctions d'émonctoire 
        du rein sont concernées:
 1) Elimination des déchets azotés: éléments 
        primordiaux du diagnostic
 a) Créatinine  La production quotidienne 
        de créatinine est constante pour un individu donné et indépendante 
        de facteurs exogènes tels que l'alimentation. Le seul facteur 
        de variation est l'importance de la masse musculaire: son interprétation 
        doit donc tenir compte de la masse musculaire du sujet. L'augmentation 
        du taux sérique est destinée à augmenter la charge 
        filtrée et traduit donc l'insuffisance rénale chronique 
        et son importance.  Il ne faudrait pas utiliser 
        la clairance de la créatinine pour estimer le niveau de 
        filtration glomérulaire mais la clairance de l'inuline, méthode 
        de référence, du fait d'une majoration de 10 à 20% 
        des valeurs réelles par sécrétion tubulaire de créatinine. 
        En pratique cependant, on utilise la clairance de la créatinine 
        mesurée ou calculée, facile d'accès et reproductible.
 C = UV (ml/min)/PC = (140 - âge) X poids/7,2 X créatininémie (mg/l)
 [X 0,85 chez la femme]
 b) Urée  Le catabolisme de 10g de protéines 
        donne 3g d'urée. Le mécanisme d'adaptation 
        est similaire. C'est le second indicateur d'insuffisance rénale 
        chronique mais sa fiabilité est médiocre:  - elle est fortement dépendante 
        de la ration protidique et de l'intensité du catabolisme azoté- sa réabsorption tubulaire est d'autant plus intense que la 
        diurèse est basse (insuffisance rénale fonctionnelle)
  De fait, une valeur légèrement 
        supérieure à la normale peut être le témoignage 
        d'un hypercatabolisme azoté ± associé à une 
        restriction hydrique. De même, une insuffisance rénale chronique 
        modérée chez un patient aux apports protidiques faibles 
        peut s'accompagner d'une urée normale.
 2) Elimination de l'eau
  Elle est augmentée 
        en raison d'une diurèse osmotique en rapport avec l'élimination 
        des substances en excès, en particulier l'urée. La polyurie 
        induite est obligatoire, isotonique et indépendante de l'ADH. 
        Existent également une polydipsie et une nycturie modérées. 
        Les fonctions de dilution sont donc longtemps respectées.
 3) Elimination des électrolytes
 a) Sodium  La capacité d'excréter 
        des proportions variables de sodium au cours de l'insuffisance rénale 
        chronique est remarquable. La rétention sodée 
        n'est observée qu'au cours de 3 circonstances:  - apport brutal et majeur 
        de sodium  - pathologie associée 
        favorisant la rétention sodée, telle qu'une insuffisance 
        cardiaque ou une cirrhose  + s'il existe un syndrome 
        néphrotique. Cette dernière situation est rarement rencontrée 
        en raison de la diminution de la protéinurie parallèle à 
        la réduction néphronique.  A l'inverse, la natriurèse 
        n'est jamais nulle mais reste généralement modeste, 
        même en cas de restriction sodée sévère. Il 
        existe cependant un groupe de pathologies, les néphropathies avec 
        perte de sel, dans lesquelles est observée une fuite sodée 
        non-corrigée par les minéralocorticoïdes. L'atteinte 
        de la médullaire y est particulièrement marquée. 
        Le risque à terme est une deshydratation extracellulaire aggravant 
        l'insuffisance rénale chronique.
 b) Potassium augmenté
  La fraction d'excrétion 
        du potassium peut atteindre 80%. En dehors d'une phase terminale, l'hyperkaliémie 
        est exceptionnelle et survient dans certaines circonstances:  - apport massif de potassium, 
        le plus souvent sous la forme de sel de régime- état d'acidose, respiratoire, métabolique ou mixte
 + diurétique distaux épargnant le potassium
 
 c) Calcium abaissé
  L'hypocalcémie est 
        expliquée par l'hyperphosphorémie et entraîne 
        un déficit en calcitriol (1,25 di-hydroxy Vitamine D3) avec pour 
        conséquence une hyperparathyroidie secondaire. La conséquence 
        urinaire est une hypocalciurie.
 d) Phosphore augmenté
  L'augmentation des taux sériques 
        s'accompagne d'une diminution de la réabsorption, en réponse 
        à une hyperparathyroidie secondaire. A terme, 
        cette dernière devient incapable de normaliser la phosphorémie.
 4) Maintien de l'équilibre acido-basique
  En cas d'insuffisance rénale 
        chronique, le bilan des ions H+ devient positif et compensé 
        par la baisse modérée des bicarbonates et la diminution 
        de la pCO2 par hyperventilation. 
        Cependant la limite est rapidement atteinte au cours de l'évolution. Dernière
            modification de cette fiche : 05/11/2007 |