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Neurologie
ORIENTATION
DIAGNOSTIQUE ET CONDUITE A TENIR DEVANT UN COMA
Définition,
Intérêt
Physiopathologie
Conduite à tenir devant un coma
Diagnostic
Différentiel
Diagnostic Etiologique
CONDUITE
A TENIR devant un coma
2)
Les coma non-traumatiques
a) Appréciation des
grandes fonctions vitales et mesures thérapeutiques immédiates
* Appréciation de
l'état respiratoire: liberté des voies aériennes,
oxygénothérapie éventuellement par intubation/ventilation
* Appréciation de
l'état cardiovasculaire: traitement immédiat d'un éventuel
collapsus, scope.
* Prise de température
* Correction
d'une éventuelle hypoglycémie, d'une hypovitaminose
B1 à la dose de 1g/j (encéphalopathie
de Gayet-Wernicke), traitement antiépileptique en cas de
convulsion par diazépam (Valium) ou clonazépam (Rivotril),
administrer un antidote spécifique comme le flumazénil
ou le naloxone. Toutes ses mesures sont à prendre si la suspicion
clinique est assez forte.
Certaines
manifestations peuvent être en rapport avec le dérèglement
des fonctions végétatives (rythme respiratoire, collapsus
et hypertension artérielle, hypo- ou hyperthermie
...).
b) Examens complémentaires
systématiques
numération
formule plaquette/VS,
TP/TCA,
groupage, ionogramme
sanguin et urinaire/glycémie/calcémie/urée/créatinine
bandelette, radiographie pulmonaire, gaz
du sang, hémocultures en cas de fièvre
alcoolémie
et recherche de toxiques dans le sang, les urines et le liquide d'aspiration.
c) Anamnèse: essentielle
pour l'orientation diagnostique
Notion d'un traumatisme
cranien.
Les circonstances de survenue, le mode d'installation et les éventuels
Signes fonctionnels précessifs (céphalées,
déficit focalisé, infection...).
+ Les antécédents en particulier cardiovasculaires
et traitement en cours.
d) L'examen général
est orienté par les grands groupes étiologiques et recherche
...
... les signes de
traumatisme cranien, de syndrome infectieux
... des signes d'intoxication (odeur de l'haleine, piqûres
du toxicomane...) ou d'affection systémique ou endocrinienne.
e) Examen neurologique:
rapide, il doit être systématique et rigoureux
* Recherche prudente en cas
de suspicion de traumatisme cranien d'un syndrome méningé
* L'étude la motricité
passe, chez un patient comateux, par l'étude de la réactivité
à la douleur, les réactions d'éveil et d'orientation,
la recherche d'une paralysie faciale.
Les réactions
appropriées de retrait et d'évitement indiquent
une conservation des voies sensitivo-motrice, l'abolition unilatérale
indique une hémiplégie par interruption de la voie cortico-spinale,
l'abolition bilatérale des lésions bilatérales.
Les réactions
inappropriées, lentes, stéréotypées
et sans finalité apparente, se font en:
- décortication
par souffrance hémisphérique étendue (flexion/adduction
des membres supérieurs, extension des membres inférieurs).
- décérébration
par souffrance interne de la partie haute du tronc cérébral
(extension/adduction/
rotation interne en un mouvement d'enroulement des membres supérieurs,
et extension des membres inférieurs).
* L'étude du tonus
musculaire rapporte:
- une hypotonie latéralisée
dans les hémiplégies
- une hypotonie généralisée évocatrice
de certains diagnostic (comas toxiques et métaboliques) mais
peut aussi simplement témoigner de la profondeur du coma
- une hypertonie extrapyramidale dans l'encéphalopathie hépatique,
les intoxications au CO
(monoxyde de carbone) et aux neuroleptiques
* Observation de mouvements
anormaux comme des clonies, un astérixis ou des myoclonies
disséminées.
* Etude des réflexes
ostéo-tendineux.
* L'analyse de la respiration
peut apporter des informations essentielles:
|
description |
localisation
de la souffrance |
dyspnée
de Cheynes-Stokes |
mouvements respiratoires
qui s'amplifient progressivement jusqu'à un maximum qui aboutit
à une apnée |
diencéphalique
ou mésencéphalique supérieure |
hyperventilation
neurogène centrale |
polypnée
ample, rapide, régulière |
mésencéphalique
ou protubérantielle haute |
dyspnée
de Küssmaul |
id: les gaz
du sang font la différence |
acidose
métabolique ou hypoxie |
respiration
apneustique |
pause respiratoire
après chaque inspiration, parfois même après expiration |
protubérantielle
basse |
respiration
ataxique
et gasps |
respiration irrégulière
et anarchique: l'arrêt respiratoire peut survenir à chaque
instant |
bulbaire |
* L'examen des yeux est
le temps fort de l'examen neurologique:
- une résistance
à l'ouverture palpébrale évoque un blépharospasme
ou une conversion hystérique
- le clignement
spontané implique l'intégrité de la FRAA, le
clignement à un stimulus lumineux ou sonore l'intégrité
des voies afférentes sensorielles, le clignement à la
menace un certain degré d'activité corticale
- le réflexe
cornéen est un clignement et une élévation
du globe. Il met en jeu le trijumeau et ses connexions avec le VII et
le III.
- la pupille et le réflexe
photomoteur.
mydriase
unilatérale aréactive |
engagement
temporal imminent |
pupille intermédiaire
ou en mydriase modérée aréactive |
lésion
mésencéphalique |
mydriase bilatérale
aréactive |
lésions
étendues irréversibles ou intoxication à
l'atropine |
myosis
réactif |
lésion
diencéphalique ou toxique |
myosis
punctiforme réactif |
lésion
protubérantielle et intoxication aux opiacés |
- la position des globes oculaires:
perte de parallélisme
horizontal signant une atteinte des NOC III et VI
déviation conjuguée des yeux vers l'hémiplégie
quand la lésion est protubérantielle, controlatérale
à l'hémiplégie quand la lésion est hémisphérique
déviation oblique des yeux dans les lésions du tronc
cérébral
déviation en bas et en dedans dans les lésions
thalamiques.
- les mouvements spontanés
des globes: l'errance oculaire signifie l'intégrité
de la protubérance et des NOC, le boobing oculaire ou succession
irrégulière d'abaissements rapides suivis d'une remontée
plus lente une atteinte protubérantielle.
- les réflexes
oculocéphalogyres quand présents signent l'intégrité
du tronc cérébral: le réflexe oculocéphalique
est le phénomène des 'yeux de poupée', le réflexe
oculovestibulaire par stimulation à l'eau froide se manifeste
par la déviation lente et tonique des yeux vers le côté
stimulé.
* Le fond d'oeil sans
mydriatique recherche un oedème témoignant alors d'une hypertension
intra-cranienne.
A terme,
le coma est classé:
- en stades I (vigil),
II (léger et réactif), III (aréactif) et IV (dépassé:
plusieurs EEG plats sans intoxication)
- plus souvent selon l'échelle de Glasgow (E4, M6,
V5)
f) Examens complémentaires
urgents selon l'orientation étiologique
Scanner en cas de traumatisme
cranien ou de cause du coma indéterminée
Radiographies du rachis
en cas de traumatisme complétant le scanner cérébral
ponction lombaire après
scanner dans tous les coma fébriles. Le patient séropositif
constitue un cas tout à fait particulier.
Selon les éléments de suspicion clinique:
dosage de CO, frottis sanguin et goutte épaisse, dosages hormonaux...
L'EEG montre un ralentissement
diffus, les ondes a sont remplacées par des ondes d, il y a peu
ou pas de réactions aux divers stimuli. Cependant, l'intérêt
diagnostic est grand dans certaines étiologies spécifiques,
comme les encéphalopathies herpétique, hépatique,
toxique ou métabolique, et évidemment l'épilepsie.
g) Attitude thérapeutique
en réanimation sous surveillance stricte, en particulier neurologique
Le traitement symptomatique
maintient les fonctions vitales et prévient les complications du
décubitus:
- apports hydroélectrolytiques
adaptés aux ionogrammes
- apports Vitaminiques (B1, B6, PP), de phosphore et folates
quotidiens
- ventilation assistée et ses contraintes
- alimentation par sonde
naso-gastrique ou parentérale
de 2 000Cal/j au minimum
- nursing et kinésithérapie
- soins et occlusion
des yeux
- HBPM
Le traitement étiologique
dépend bien évidemment de la cause du coma.
Dernière
modification de cette fiche : 26/10/2007 |