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        Hématologie  
         
        LEUCEMIES 
        AIGUES MYELOBLASTIQUES 
      Définition, 
        Physiopathologie 
        Diagnostic Positif 
        Diagnostic Différentiel 
        Diagnostic de Gravité initial 
        Pronostic 
        Traitement 
       
       
        DIAGNOSTIC 
        POSITIF 
       1) Clinique 
         
       Il est nécessaire de 
        distinguer les signes revenant à l'insuffisance médullaire 
        de ceux du syndrome tumoral. 
         
         
      a) Syndrome d'insuffisance 
        médullaire 
         
       Il ne présente aucune 
        spécificité. Cependant: 
       - L'anémie est 
        quasi-constante mais son degré et sa tolérance sont très 
        variables 
       - Les complications infectieuses 
        surviennent quand la neutropénie est inférieure à 
        500/mm3. Leur localisation préférentielle est 
        le poumon, la sphère ORL (angine des leucémies) et la peau. 
        1/2 des patients sont fébriles à l'admission mais une infection 
        n'est réellement documentée que dans 5% des cas. La plupart 
        de ces fièvres sont dites spécifiques, preuve en est leur 
        disparition sous chimiothérapie. 
       - Se manifestant par un simple 
        purpura, des gingivorragies ou des épistaxis, la thrombopénie 
        s'observe dans 20% des cas. Les hémorragies viscérales se 
        voient en cas de thrombopénie majeure (risque hémorragique 
        immédiat) inférieure à 20 000/mm3, ou 
        quand des troubles de la coagulation viennent s'ajouter (CIVD). 
         
         
      b) Syndrome tumoral 
         
       Les adénopathies, 
        périphériques ou profondes, et l'hépato-splénomégalie, 
        quand elles sont présentes, sont de taille variable. 
       Les infiltrations cutanées 
        ou leucémides, l'hypertrophie gingivale et la leucostase 
        sont fréquentes dans les leucémies aigues myéloblastiques. 
       La leucostase est la 
        conséquence d'une hyperleucocytose>100 000/mm3. Elle 
        peut prendre 2 aspects selon l'organe envahi: dyspnée et opacités 
        bilatérales diffuses quand le poumon est atteint, céphalées 
        et obnubilation traduisant une mauvaise circulation cérébrale. 
         
         
      Ces divers 
        signes sont diversement associés et le tableau clinique initial 
        est alors très varié: de la forme asymptomatique découverte 
        sur un hémogramme systématique au tableau gravissime avec 
        hémorragies et septicémie. 
         
       
         
      2) Par une complication 
         
       Le syndrome de lyse tumorale 
        est exceptionnel dans les leucémies aigues myéloblastiques. 
         
         
      3) Biologie 
      a) numération formule plaquette 
         
       Faite en urgence, elle montre: 
       - une anémie normocytaire, 
        normochrome arégénérative d'importance variable 
        - une leucocytose variable, certaines formes ne s'accompagnant 
        pas de passage sanguin, d'autres étant très hyperleucocytaires 
        (hyperleucocytose>10 000/mm3). La morphologie des blastes 
        peut être observée. La neutropénie doit être 
        quantifiée. 
        - La thrombopénie doit être quantifiée. 
         
         
      b) Myélogramme 
         
       Le diagnostic de leucémie 
        aigue myéloblastique est porté devant une infiltration 
        myéloblastique médullaire>30%, quelque soit la rapidité 
        d'évolution et le degré de passage sanguin des cellules 
        leucémiques. Cette infiltration atteint souvent des valeurs de 
        80-90% avec disparition quasi-complète des lignées myéloïdes 
        normales avec blocage de la maturation myéloïde (disparition 
        des myélocytes et métamyélocytes). 
      Si une maturation persiste, 
        elle est dysmorphique consistant en une dégranulation des polynucléaires 
        neutrophiles (anomalie de Pelger-Huet). Les blastes ont un rapport 
        Nucléo-cytoplasmique très élevé, un ou plusieurs 
        nucléoles, un cytoplasme basophile sans grain. 
       Le MGG met ici en évidence 
        des granulations azurophiles cytoplasmiques prenant parfois un aspect 
        en bâtonnets, et alors appelé corps d'Auer: c'est un 
        signe cytologique de différenciation myéloïde. 
       La classification Franco-Américano-Britannique 
        (F-A-B) définit 7 types cytologiques de myéloblastes définissant 
        7 leucémies aigues myéloblastiques différentes: 
         
        M1 ou myéloblastique indifférenciée (15%) 
       M2 ou myéloblastique 
        avec maturation myéloïde partielle (20%) 
       M3 ou promyélocytaire 
        (8%) 
         C'est une leucémie aigue myéloblastique du sujet 
        jeune. Les corps d'Auer peuvent parfois se regrouper en amas ou 
        en fagots. La CIVD est pratiquement constante dans cette forme, 
        faisant le pronostic initial de l'affection. 
       M4 ou myélomonoblastique 
        (25%) 
         Les myéloblastes et monoblastes ont une morphologie particulière 
        et présentent des estérases à l'examen cytochimique. 
       M5 ou monoblastique (25%) 
         Le syndrome tumoral y est particulièrement important, avec 
        localisation gingivales et cutanées. La CIVD y est importante. 
       M6 ou érythroblastique 
        (érythroleucémie; 8%) 
         Le contingent érythroleucémique compose 50% des cellules 
        blastiques. 
       M7 ou mégacaryoblastique 
        (1%) 
         Ici, seule la microscopie électronique permet de faire le 
        diagnostic avec certitude. 
         
        NB: Seules M3 et M5 ont des particularités cliniques. 
        M4, M6, M7 présentent des particularités biologiques. 
         
        Les réactions cytochimiques sont positives: coloration des 
        myéloperoxidases par la benzidine et le noir Soudan B, et l'inhibition 
        des estérases par le fluorure de sodium dans les formes monocytaires. 
        Le PAS montre une positivité en mottes cytoplasmiques non-spécifique. 
       NB: positivité 
        du PAS, positivité des peroxydases et des estérases!!! 
       L'immunophénotypage 
        n'est ici utile que pour marquer la différenciation lymphoïde 
        ou myéloïde. 
       Le caryotype permet 
        de retrouver des anomalies en rapport avec le phénotype de la leucémie 
        aigue myéloblastique: 
       Certaines sont de bon pronostic: 
        c'est le cas de la translocaion (15, 17) des leucémies aigues myéloblastiques3, 
        ou de la translocaion (8, 21) des leucémies aigues myéloblastiques2. 
       D'autres sont associées 
        à un pronostic intermédiaire: c'est le cas de la t(9, 11) 
        des leucémies aigues myéloblastiques 4 et 5. 
       Enfin, certaines sont associées 
        à un mauvais pronostic, comme les délétions 5 et/ou 
        7, trisomie 8 des leucémies aigues myéloblastiques myéloblastiques 
        faisant suite à un syndrome myélodysplasique ou à 
        une exposition toxique. 
       La biologie moléculaire 
        permet dans les cas difficiles d'affirmer le caractère B ou T des 
        cellules (réarrangement des gènes codant pour les immunoglobulines 
        ou pour le récepteur des lymphocytes T). La PCR détecte 
        le réarrangement génomique caractéristique du clone 
        leucémique alors que le patient est en rémission chronique, 
        signant alors une maladie résiduelle. 
       Les dosages du lysozyme 
        sanguin et surtout urinaire sont élevés dans les formes 
        avec participation monoblastique. La glycophorine A, détectée 
        par anticorps monoclonaux, est caractéristique des érythroleucémies. 
         
         
      ± Biopsie médullaire 
         
       Elle n'est réalisée 
        que si le myélogramme 
        est impossible. Elle visualise une éventuelle fibrose, 
        confirme l'infiltration maligne diffuse et massive mais ne permet 
        pas d'étude morphologique du fait d'artefacts. 
      Dernière
            modification de cette fiche : 27/08/2007 
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