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Hépatologie - Gastrologie - Entérologie
CANCER
DE L'OESOPHAGE
Intérêt,
Physiopathologie
Circonstances de Découverte
Diagnostic Positif
Diagnostics Différentiel et
de Gravité, Pronostic
Evolution
Traitement, Conclusion
INTERET
Le cancer de l'oesophage
représente 98% des tumeurs oesophagiennes. C'est un cancer au pronostic
particulièrement grave puisque la survie à 5 ans est globalement
estimée à 5%. Les progrès thérapeutiques tant
chirurgicaux que non-chirurgicaux tentent d'améliorer ce pronostic.
PHYSIOPATHOLOGIE
Le cancer de l'oesophage est
un cancer de l'homme dans 90% aux alentours de la cinquantaine.
En France, l'incidence est particulièrement élevée
en Bretagne et en Normandie (30/100 000) alors qu'elle est de 10/100 000
dans le reste du pays.
En dehors de la relation très
nette entre ce cancer et la consommation éthylo-tabagique,
il existe de nombreux facteurs favorisants:
- Dans certains pays, c'est
la consommation de thé brûlant et d'aliments irritants
qui est la cause d'une oesophagite précancéreuse.
- Les nitrosamines, les
déficits en zinc et sélénium, le rôle du Papillomavirus
ont été évoqués.
- Au contraire, la Vitamine
A et la riboflavine l'inhiberaient.
+ Epidémiologiquement
liés car partageant les mêmes facteurs de risque, les cancers
de l'oesophage doivent bénéficier d'un dépistage
systématique des cancers ORL (et inversement), car ces derniers
sont présents dans 15% des cas. Même guéris, le dépistage
régulier doit être poursuivi.
Les lésions précancéreuses
sont les suivantes:
* Les brûlures caustiques
de l'oesophage avec un délai d'au moins 15 ans. Le rôle
traumatisant des dilatations a été souvent invoqué.
* Le mégaoesophage
idiopathique est corrélé à une incidence du cancer
7 à 10X plus élevé que dans la population normale,
même s'il a bénéficié d'un traitement efficace
par dilatation ou chirurgie, justifiant sa surveillance endoscopique.
* Nous avons déjà
abordé le problème de l'adénocarcinome sur endobrachyoesophage
dans le chapitre sur le reflux gastro-oesophagien. Rajoutons que le cancer
ne se développe que si cette lésion préalable existe.
Dans certains cas, le cancer peut se présenter sous la forme d'une
oesophagite banale, très suspecte si elle est 'suspendue'.
* Le syndrome de Kelly-Paterson
ou de Plummer-Vinson est une affection caractérisée
par la présence d'anneaux membraneux du 1/3 sup de l'oesophage
et une anémie microcytaire hypochrome. La maladie touche surtout
la femme.
* La tylose est une
affection exceptionnelle évoquée devant une hyperkératose
palmo-plantaire
La classique distinction en cancers du 1/3 sup, moyen et inf n'est plus
de mise devant le caractère multifocal du cancer de l'oesophage,
obligeant à une oesophagectomie subtotale. L'extension est précoce
dès que la sous-muqueuse est envahie:
- vers les organes de voisinage
du fait de l'absence de séreuse
- par le réseau
lymphatique (retrouvée dans 60% des pièces d'exérèse)
très développé vers le haut (ganglions cervicaux
inférieur et ganglions de Troisier), à la partie moyenne
(ganglions du médiastin postérieur en particulier le groupe
intertrachéo-bronchique), et vers le bas (ganglions du cardia et
de la petite courbure) sans qu'il y ait de relation entre le siège
tumoral et l'extension lymphatique.
- le foie, les os et les
poumons sont les organes les plus touchés par l'extension métastatique
rare et permise par la survie thérapeutique.
Dans 90% des cas, l'histologie
retrouve un épithélioma malpighien ou cancer épidermoïde
différencié qui présente l'avantage d'être
radiosensible. Les adénocarcinome
représentent 4 à 8% et se développent plus facilement
sur un endobrachyoesophage.
Les cancers du cardia
envahissant secondairement l'oesophage sont un cas particulier. Les autres
types de cancers sont exceptionnels.
Dernière
modification de cette fiche : 25/10/2007
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