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Rhumatologie
GOUTTE
ET HYPERURICEMIE
Définition,
Intérêt
Physiopathologie
Circonstances de Découverte
La Goutte Chronique
Diagnostic Différentiel
Diagnostic Etiologique
Traitement, Conclusion
Conduite à tenir devant
une hyperuricémie
CIRCONSTANCES
DE DECOUVERTE: la goutte aiguë
1) Typiques
Des circonstances favorisantes
sont parfois retrouvées:
- le sujet est un homme approchant
la cinquantaine
- un bon repas avec consommation d'alcool ou même le jeûne
- la prise de diurétiques de l'anse ou de thiazidiques, d'androgènes
- un surmenage, un traumatisme ou une intervention
La crise est parfois précédée de prodromes
pendant 1 à 3 jours:
- fonctionnels avec
insomnie, irritabilité, constipation, dysurie ou coliques néphrétiques
- généraux avec malaise général, fébricule,
anorexie, asthénie
- locaux avec picotements et dilatation veineuse.
a) Signes fonctionnels
La crise aiguë du
gros orteil (1°métatarso-phallangienne) est la manifestation
la plus caractéristique de la goutte et en constitue le mode
de début dans 2/3 cas.
Le début est explosif,
plutôt nocturne, avec apparition d'une douleur intense à
type de broiement ou d'arrachement. Une hyperesthésie cutanée
l'accompagne rendant insupportable le contact des draps et le toucher.
L'impotence fonctionnelle est variable mais souvent importante.
Le caractère déterminant est le fait que la douleur est
maximale pendant la nuit pour s'estomper au lever du jour ('au chant du
coq').
b) Signes généraux
Une hyperthermie modérée
est parfois retrouvée.
c) Signes physiques
La tuméfaction oedémateuse
'rouge pivoine' et luisante s'associe à une augmentation de la
chaleur locale avec turgescence veineuse (= signes inflammatoires majeurs).
La durée
de la crise est variable, raccourcie par la colchicine ce qui constitue
un critère diagnostic supplémentaire. L'articulation est
alors le siège d'un prurit et d'une fine desquamation.
2) Atypiques
* Les crises de goutte peuvent
être frustes, suraiguës, d'évolution subaiguë
ou pseudo-phlegmoneuse évoquant un abcès.
* La localisation à
d'autres articulations est rare au début mais plus fréquente
par la suite. Ce sont surtout des crises monoarticulaires intéressant
en priorité les membres inférieurs et parfois les
membres supérieurs mais jamais la hanche ou la colonne.
Les exceptionnelles formes polyarticulaires sont une succession
de crises monoarticulaires plutôt qu'une véritable polyarthrite.
Elles sont plus fréquentes en cas de goutte secondaire.
* La maladie peut se localiser
aux formations extra-articulaires sous la forme de (téno-) bursites
rotuliennes, achiléennes ou olécrâniennes.
* Chez la femme, la
goutte prend volontiers un aspect atypique avec atteinte des mains
et développement rapide de tophus (cf infra).
3) Biologie
a) Un syndrome inflammatoire
modéré
b) Perturbations du métabolisme
de l'acide urique
Elles sont représentées
par une hyperuricémie>400mM, parfois transitoirement
absente et nécessitant des dosages répétés.
L'uricurie( habituellement<4mmol/24h) distingue les hypo-, normo-
et hyperexcréteurs.
c) Liquide articulaire
La présence de cristaux
d'urate de sodium (cristaux à bouts pointus, biréfringents
et dissouts par l'uricase) conforte le diagnostic.
4) Evolution de la goutte
aiguë
La répétition
des crises se fait selon des intervalles libres très variables
avec extension à d'autres articulations: ce type d'évolution
est caractéristique de la goutte. D'une façon générale,
l'intensité des crises diminue tout en augmentant en fréquence
et en durée.
Dans ces conditions, l'évolution
sur des années aboutit à la goutte chronique.
Dernière
modification de cette fiche : 05/11/2007
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